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P-Laser rembourse intégralement son emprunt obligataire

En avril 2017, l'entreprise limbourgeoise P-Laser avait levé 200000euros auprès de Bolero Crowdfunding en émettant une obligation à 5 ans. Les investisseurs ont été récompensés par un rendement de 7%. Cinq ans plus tard, l'obligation est entièrement remboursée. Nous avons rencontré le CEO Jean-Claude Philippron pour faire le point sur la campagne de crowdfunding et définir les projets d’avenir de cette entreprise en pleine croissance.

Pouvez-vous rappeler à nos lecteurs quelle est l’activité de base de P-Laser?

P-Laser est une entreprise spécialisée dans le nettoyage industriel au moyen de la technologie laser. Nous élaborons des systèmes et développons des technologies destinées à des applications industrielles utilisées dans le monde entier, pour nettoyer des surfaces spéciales, principalement dans l'industrie métallurgique. Notre technologie trouve aussi des applications dans des secteurs aussi variés que les entreprises de soudage, les chantiers navals, les entreprises de semi-conducteurs, les sociétés médicales et les fabricants alimentaires.

Notre technologie laser est plus durable que les solutions chimiques;  depuis l'an dernier, nous mettons davantage l'accent sur l’aspect durabilité. Chaque laser vendu contribue à réduire les émissions de CO2. Nous avons vendu 270 systèmes dans le monde, ce qui signifie déjà une réduction non négligeable de l'empreinte carbone de nos clients. L'Europe mise aussi sur le développement durable, une tendance dont P-Laser devrait pouvoir profiter.
 

Comment vous êtes-vous retrouvé chez Bolero Crowdfunding ?

Notre histoire de développement durable a débuté en 2016. Les débuts ont été difficiles, car il n’y avait guère d’intérêt pour cette technique dans le Benelux. À l’époque, nos activités se limitaient à Umicore et Aperam, une grande entreprise sidérurgique. Aux Pays-Bas, les choses se sont déroulées plus facilement; nous avons rapidement développé plusieurs projets dans de grandes entreprises.

Le développement de notre image commerciale est l'une des principales raisons pour lesquelles nous avons choisi le crowdlending. Comme l’intérêt en Belgique restait faible, nous avons voulu accroître notre rayonnement commercial... Le crowdlending a donné à notre produit une plus grande visibilité.

Il y avait bien sûr aussi un besoin financier. En plus des 200 000 euros que nous avons rassemblé grâce au crowdlending, nous avons contracté un prêt complémentaire chez KBC Bank. Au total, cela fait environ 450 000 euros. L’octroi du crédit de KBC était lié au succès de la campagne de crowdlending. C'était la condition sine qua non pour obtenir le reste. Fort heureusement, tout s'est bien passé.


A quoi a servi l'argent que vous avez rassemblé?

L'argent a été utilisé comme fonds de roulement. Pour pouvoir exécuter les commandes, il vous faut du capital. Un exemple: notre client Aperam nous a acheté des machines pour 300 000 euros, mais nous avons bien sûr dû les financer nous-mêmes au préalable. Ce capital supplémentaire nous a également permis de développer d’autres machines.


Connaissiez-vous déjà le crowdfunding et le crowdlending?

Oui, j'en avais entendu parler, surtout à propos de la société américaine Kickstarter. L’affaire avait fait besoin de bruit à l’époque et j'étais un peu méfiant... Avec Bolero Crowdfunding, il y avait une banque qui servait d’intermédiaire; les conditions étaient différentes, et cela m’a donné confiance.


Comment la campagne de crowdlending a-t-elle été perçue au sein de l'entreprise?

Le lancement de la campagne de crowdlending a bien sûr nécessité pas mal de préparatifs. Plusieurs personnes ont été impliquées dans la préparation. Puis il y a eu le lancement... c'était naturellement un peu stressant!

Au début, nous avons eu peur de nous être trompés de canal. Quelqu'un allait-il s'intéresser à notre activité et à notre campagne? D'autres campagnes portaient sur l’alimentation ou avaient un look plus jeune... Notre secteur se situait un peu entre les deux. Mais en fin de compte, tout s'est bien passé. Sur deux semaines de temps, nous avons atteint notre objectif maximal: 200 000 euros. Un franc succès!

Nous avons été agréablement surpris de voir comme les gens se montraient intéressés; notre personnel a également réagi très positivement. C'était une nouveauté qui n’est pas passée inaperçue!


La campagne a suscité l’intérêt de votre personnel, mais aussi de vos clients?

Tout à fait! Un distributeur de Corée du Sud m'a signalé qu'il avait vu la campagne de crowdlending. Quand quelqu’un vous remarque à l'autre bout du monde, cela vous donne des frissons. Plus près de chez nous aussi d’ailleurs, car notre campagne n’est pas non plus passée inaperçue chez notre client Aperam.

La campagne de crowdlending a eu un impact positif en interne, mais aussi à l’extérieur. D’ailleurs... pendant la campagne, nous avons reçu plus de demandes de personnes ou d'entreprises intéressées par notre produit. Un effet positif, c’est sûr!


Avez-vous déjà été en contact avec des entreprises intéressées par le crowdlending ?

Bien sûr. J'ai déjà fait référence au crowdlending. Des entrepreneurs me demandent régulièrement comment fonctionne le crowdlending et quels sont ses avantages.

La plupart d'entre eux se focalisent sur l’aspect publicitaire d'une campagne. Sur la notoriété que cela engendre. Pour beaucoup entrepreneurs, il importe aussi que l'aspect bancaire soit moins problématique, comme les garanties dans le cas d'un prêt bancaire ordinaire, etc.


Avez-vous eu beaucoup de contacts avec vos investisseurs après la campagne ?

Il y a trois ans, nous avons organisé un événement pour les investisseurs. Nous trouvions cela intéressant, mais l’événement n’a pas rencontré un grand succès. De temps à autre, nous avons reçu des questions ou fait une mise à jour sur la page projet de notre campagne. De cette façon, nous sommes toujours restés un peu connectés à eux.


Et qu'en est-il de l'avenir? De grands projets?

Ces dernières années, nous nous sommes un peu stabilisés. Dans le sens où nous n'avons pas reculé, mais nous n'avons pas non plus avancé. Rien de grave en soi, car notre entreprise est encore très saine financièrement. La pandémie de Covid ne nous a pas épargnés.

Mais on sent que cela repart. Nous restons très présents à l'international, mais nous constatons aussi que notre produit suscite de plus en plus d'intérêt en Europe. Les entreprises européennes tournent à nouveau, elles investissent, elle construisent de nouvelles usines... Les nouvelles technologies devraient aussi pouvoir trouver des applications en Europe. Les conditions sont favorables à notre produit et à notre technologie.

Le deuxième aspect concerne la problématique de l'énergie et la durabilité. C'est une tendance en Europe, sur laquelle nous pouvons surfer en tant qu'entreprise, avec un produit plus durable. Nous sommes toujours à la pointe de la technologie.

Nous nous efforçons avant tout de mieux faire connaître P-Laser et nos produits. P-Laser compte des clients de renom dans le monde entier, tels que Duracel, Kawasaki, Panasonic, ABB, Cummings, Tenaris, Pemex, Oce, USA Airforce, Framatome, Lockheed Martin, NXP, TSCM, Rio Tinto, Mondelez, etc. Toutefois, nos solutions sont encore destinées aux Early adopters et ne sont pas encore généralisées. Il nous reste une ample marge de croissance, et nous voulons en tirer parti en misant sur les exercices stratégiques et le marketing. En augmentant notre notoriété, nous élargissons les débouchés de notre produit!


Envisageriez-vous une deuxième campagne de crowdlending pour réaliser ces projets?

Nous sommes en train d’écrire les prochaines pages de notre histoire, et cette fois, nous voulons faire un pas décisif. Nous voulons percer davantage au niveau international.

Beaucoup de nos produits sont fabriqués sur commande et le client ne peut généralement pas tester le produit au préalable. Le parc de matériel en location se limite actuellement à 12 machines d'une valeur de 1,5 million d'euros. Jusqu'à présent, ce parc est utilisé pour faciliter notre réseau de distributeurs. La location directe aux clients est en hausse. Développer cet aspect est commercialement très intéressant, mais cela coûte bien sûr de l'argent, environ 1,8 million d'euros. Nous n'avons pas encore déterminé comment nous allons nous financer, mais nous allons sans doute recourir à différents investisseurs. L'ambition est là, il faut maintenant voir ce qui est possible... En outre, P-Laser fait beaucoup de recherche pour les clients, ce qui nécessite de sérieux investissements en personnel et en matériel. De grands groupes nous rendent visite et des rapports et analyses de haut niveau sont indispensables. Nous avons récemment investi 250 000 euros dans un microscope électronique pour mieux analyser les surfaces nettoyées au laser.

 

De grands projets, alors. Nous vous souhaitons bonne chance! Merci pour l'interview et à bientôt.

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